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Qui n’a jamais révé de plonger à la suite de Jacques Mayol en visionnant le film « Le grand bleu » de Luc Besson, patauger dans ces eaux translucides et nager à coté des poissons ? He bien rien de plus facile car la majorité du film a été tournée sur l’île d’Amorgos en Grèce. Direction donc les Cyclades pour retrouver l’atmosphère, les lieux du film et partir sur les traces des deux personnages principaux : Enzo et « le petit français » Jacques Mayol !

L’ile recèle des paysages sauvages et saisissants :

Amorgos est l’île la plus orientale des Cyclades, bardée de 112 kms de côtes et traversée de long en part par une chaine montagneuse de 800 mètres de haut. Et c’est avant tout l’occasion de visiter les Cyclades authentiques, loin du tourisme de masse. Amis jet-setters passez votre chemin on est ici aux antipodes de Mykonos : pas de strass ni de boutiques branchées, pas d’hotels de luxe ni de discothèques hors de prix, Amorgos est une île aride et sauvage, rocailleuse, ou l’authenticité cède timidement la place à quelques infrastructures touristiques bienvenues pour visiter l’île confortablement. Mis à part quelques discrètes chambres d’hôtes ou hotels bien intégrés dans le décor, tout semble figé dans le temps et si l’on pouvait passer au noir et blanc nul doute que les anciens s’y feraient prendre. A Amorgos on vient pour admirer les paysages spectaculaires composés de falaises escarpées lardées par l’océan, se balader dans des villages centenaires typiques des Cyclades, randonner au calme dans la montagne et profiter de la même mer bleu azur que pouvaient contempler les tous premiers habitants à l’antiquité. Et c’est justement l’authenticité préservée qui fait tout le charme d’Amorgos : ses villages batis haut perché pour échapper à la vue des pirates, ses habitants au teint buriné qui se déplacent encore à dos d’ane pour certains, le mode de vie traditionnel des habitants, ses plages vierges ou ses décors grandioses.

Car vous allez en prendre plein la vue. Du nord au sud, la montagne offre des points de vue vertigineux où la roche ocre et les falaises s’abiment dans le bleu de l’océan. Le tout mis en valeur par des paysages presque lunaires par endroits, parsemés d’amas de pins sauvages et de garrigue, avec le bruit des vagues en toile de fond. Il ressort une grande impression de quiétude, de calme, d’authenticité. On a tout simplement par moments l’impression d’être au bout du monde.

Amorgos pratique, où loger, se déplacer :

Mais les vacances c’est aussi fait pour varier les plaisirs et à cet effet Aegiali regroupe plusieurs bars et restaurants, amenant du coup un peu plus de vie que le reste de l’ile après la plage ou la randonnée. La plage bordée de pins du village est assez fréquentée en journée sans être bondée, on peut également y déguster des poissons frais ou d’autres spécialités locales au bord de l’eau et quelques bars de nuit à ciel ouvert prennent le relais pour les noctambules qui souhaitent faire la fête (notamment l’Ammos Beach Bar de Giannis, bonne ambiance tard le soir garantie). Ca me semble le meilleur endroit pour loger sur Amorgos. Certains des hôtels possèdent bien entendu une piscine : je vous conseille l’Hotel familial Vigla qui bénéficie d’une très belle vue sur la baie et de bons repas ou l’Hotel Yperia situé à l’entrée du village, à proximité de tout. Le petit port de Katapola de l’autre coté de l’ile offre le même type de commodités mais se montre moins vivant le soir venu : l’ennui peut guetter si vous ne vous couchez pas de bonne heure. A quelques pas de là, le très joli village de Chora dispose également de quelques chambres d’hôtes mais je vous préviens c’est extrêmement calme, même en journée.

Les trois sont idéalement situés pour contempler le coucher de soleil et reliés en bus, tout comme le Monastère et, certains jours, la plage de Kalotaritissa. Comme vous vous en doutez un véhicule perso reste préférable, et des locations de voiture ou deux roues sont disponibles dans chacun des deux ports à des tarifs tout à fait décents (15 euros/jour pour un scooter par exemple, 25 pour une voiture).

Pour suivre les traces du Grand bleu :

Rendez vous d’abord au port de Katapola au bord de la jetée à droite, c’est là que débute le film et où a été tournée la scène en noir et blanc dans laquelle Enzo et Jacques plongent pour récupérer une pièce de monnaie. L’épave que doit explorer plus tard Enzo se situe tout à l’ouest dans la crique d’Ormos Liveros, quelques kilomètres avant la plage de Kalotaritissa sur la droite. Soyez vigilants on distingue à peine la crique de la route. Garez votre voiture sur le bas coté puis il vous faudra marcher 15 minutes environ pour atteindre le bord de l’eau. Le magnifique monastère Chozoviotissa, que pour le coup vous ne pourrez pas rater, trône non loin de la crique d’Agia Anna que l’on voit également dans le film (n’hésitez pas à piquer une tête en passant), et enfin le village de Chora regroupe également plusieurs scènes du Grand Bleu. D’ailleurs à Katapola le café du même nom diffuse « Le Grand bleu » tous les soirs en terrasse à 20h30 sur une télé grand écran. Vous y reconnaîtrez sans aucune difficulté les paysages sauvages de l’ile.
 

Que voir d’autre :

Si vous n’avez pas suivi le « parcours du Grand Bleu » que je détaille dans le paragraphe précédent, il faut évidemment aller voir le monastère de Chozoviotissa construit au IXème siècle à même la roche et suspendu au flanc de la falaise. Avec en prime un magnifique point de vue sur ces grands murs de roche qui s’enfoncent à pic dans la mer. A deux pas, la petite chapelle d’Agia Anna est aussi un prétexte idéal pour se rafraîchir dans la crique qui l’entoure. Sur la côte opposée cette fois, le village de Chora, ses 9 moulins à vent et ses ruelles très fleuries représentent une autre étape à valider : bougainvilliers, figuiers et acacias colorent ses ruelles dans lesquelles il faut flâner, se perdre et apprécier le décor. Amorgos est une ile de Grèce dont se dégage en effet une grande douceur de vivre et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut l’explorer. Les différentes plages et criques qui bordent la côte, telles que Kalotaritissa, constituent des attraits supplémentaires à découvrir au fur et à mesure de la progression dans l’ile.

De nombreuses randonnées pédestres ou motorisées sont évidemment possibles, à commencer par le nord de l’île à partir des villages pittoresques de Tholaria, Langada et Potamos, d’où partent divers sentiers semi-montagneux ponctués de vues sur la mer par moments. L’un d’eux rejoint le fameux monastère de Chozoviotissa au centre d’Amorgos et offre de superbes panoramas en cours de chemin ! N’oubliez pas pour autant le sud-est de l’île, sauvage et escarpé, où chaque halte est une invitation à découvrir les chemins de traverse d’un peu plus près. La rando est d’ailleurs plus courante ici que la plongée sous-marine.
 

Les plages d’Amorgos :

Comme toute ile des Cyclades qui se respecte, Amorgos possède plusieurs plages agréables pour profiter de ses eaux tièdes, néanmoins ce n’est à mon avis pas l’atout majeur de cette ile. Il y a en premier lieu la jolie baie d’Aegiali, bordée de quelques pins et dotée de sable fin, très bien placée pour jouir d’un bon bain de soleil ou faire une bonne baignade dans ses eaux calmes si vous résidez dans le village. Plusieurs petits restaurants permettent en prime de manger face à la mer Egée, quasiment les pieds dans le sable. Très agréable mais certains préfèrent se retrouver dans un cadre plus dépouillé pour se relaxer. Pas d’inquiétude, à 10-20 minutes de marche de là, se succèdent deux autres petites plages plus sauvages, Levrosos et Psilli Ammos, qui ont l’avantage d’être cette fois entourées de nature et dénuées de constructions, avec tout de même un bar pour se mettre à l’abri du soleil ou se rafraîchir sur la première. Vue sur les montagnes et Aegiali en prime, le cadre est là aussi ravissant !

Tout au sud, la minuscule crique de Mouros est sans doute la plus pittoresque de l’ile pour son cadre sauvage au pied des montagnes et le caractère très discret des lieux. Typiquement le genre d’endroit que j’imagine en pensant à une crique sauvage des iles grecques ! L’eau y est limpide et calme là aussi. Il n’est d’ailleurs pas rare d’y voir quelques naturistes parait-il mais ce n’était pas le cas lors de mon séjour. Pour y accéder prenez la direction du village de Vroutsis puis de là une route sinueuse y descend en 10 minutes. Un bar légèrement en retrait sert boissons et repas si une envie vous prend. A l’extrême ouest d’Amorgos, enfin, c’est la baie de Kalotaritissa qui se dessine, un endroit totalement isolé, sauvage et ma foi très joli. Une plage de sable délimite la baie qui baigne dans des eaux calmes et transparentes. Vous pourrez ici aussi vous abriter dans un bar discret pour siroter une boisson rafraichissante. Pas de difficulté donc pour bronzer ou se baigner mais d’autres iles des Cyclades me semblent mieux pourvues si votre intérêt principal reste la baignade.
 

Comment se rendre sur l’ile d’Amorgos ?

Le seul moyen de s’y rendre est par la mer en empruntant un des ferrys quotidiens au départ du port du Pirée à Athènes. Notez que ces ferrys effectuent plusieurs arrêts au cours du trajet et il est donc possible de faire une étape pour visiter d’autres iles des Cyclades comme Paros ou Naxos, puis faire la fin du trajet le surlendemain par exemple. Là ou ça se complique c’est qu’Amorgos possède deux ports : Aegiali et Katapola, distants de 20 minutes environ en scooter ou voiture. Et les ferrys des compagnies Blue Star et Aegean Sea arrivent dans l’un ou l’autre de ces ports. Malheureusement il n’y a pas de solution miracle et il faudra réserver votre ferry en fonction des horaires d’arrivée, des dates et du lieu ou vous résidez.

Les départs d’Athènes se font généralement tôt le matin avec une arrivée à Amorgos vers 13 ou 14h selon la compagnie choisie. Il est donc préférable de dormir près du port à Athènes, à ce sujet je vous conseille de lire mes conseils pour organiser vos vacances dans les Cyclades. Les départs d’Amorgos se font cette fois l’après-midi avec arrivée entre 19h et minuit, et là encore il est possible de s’arrêter sur une ile en cours de route comme Milos ou Sifnos si vous souhaitez poursuivre votre séjour pas cher. Comptez environ 25 euros le trajet en classe économie.